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■ a învăța să dialoghezi cu sine sau cum să faci o breșă într-un zid interior
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2020-04-08 | [Acest text ar trebui citit în francais] | Înscris în bibliotecă de Guy Rancourt Le Tage est plus beau que la rivière qui traverse mon village, mais le Tage n’est pas plus beau que la rivière qui traverse mon village, parce que le Tage n’est pas la rivière qui traverse mon village. Le Tage porte de grands navires et à ce jour il y navigue encore, pour ceux qui voient partout ce qui n’y est pas, le souvenir des nefs anciennes. Le Tage descend d’Espagne et le Tage se jette dans la mer au Portugal. Tout le monde sait ça. Mais bien peu savent quelle est la rivière de mon village et où elle va et d’où elle vient. Et par là même, parce qu’elle appartient à moins de monde, elle est plus libre et plus grande, la rivière de mon village. Par le Tage on va vers le Monde. Au-delà du Tage il y a l’Amérique et la fortune pour ceux qui la trouvent. Nul n’a jamais pensé à ce qui pouvait bien exister au-delà de la rivière de mon village. La rivière de mon village ne fait penser à rien. Celui qui se trouve auprès d’elle est auprès d’elle, tout simplement. (Fernando Pessoa, alias Alberto Caeiro, Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d’Alberto Caeiro, Paris, Galimard (Poésie no 214), 1987, pp. 69-70)
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