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Poezii Romnesti - Romanian Poetry

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Le coeur à gaz (extrait)
scenariu [ ]
1921

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
de [Tristan_Tzara ]

2009-09-07  | [Acest text ar trebui citit în francais]    |  Înscris în bibliotecă de Yigru Zeltil



SOURCIL
Nous allons aujourd’hui aux courses.

BOUCHE
N’oublions pas l’appareil.

OEIL
Eh bien bonjour.

OREILLE
Le bataillon mécanique des poignées de mains crispées.

BOUCHE (sort)

NEZ (crie)
Clitemnestre est gagnant !

OREILLE
Comment, vous ne saviez pas que Clitemnestre est un cheval de course ?

OEIL
Les bousculades amoureuses conduisent à tout. Mais la saison est propice. Prenez garde, chers amis, la saison est satisfaisante. Elle mord les paroles. Elle tend les silences en accordéons. Les serpents se profilent dans leurs propres lorgnons. Et que faites-vous des cloches des yeux, demanda l’intermédiaire.

OREILLE
“Des chercheurs et des curieux”, répondit Oreille.
Elle finit les nerfs des autres dans le coquillage blanc de porcelaine. Elle gonfle.

NEZ
Eventail en crise de bois
corps léger en rire majeur.

SOURCIL
Les courroies des moulins à rêves
effleurent la mâchoire inférieure en laine de nos plantes carnivores.

OREILLE
Oui, je sais, les rêves aux cheveux.

OEIL
Les rêves d’anges.

OREILLE
Les rêves d’étoffe, les montres en papier.

OEIL
Les rêves majuscules en solennités d’inauguration.

OREILLE
Les anges en hélicoptère.

NEZ
Oui, je sais.

OEIL
Les anges de conversation.

COU
Oui je sais.

OREILLE
Les anges en coussins.

NEZ
Oui je sais.

OEIL
Les anges en glace.

COU
Oui je sais.

OREILLE
Les anges des milieux.

NEZ
Oui je sais.

OREILLE
La glace est rompue, disaient nos pères à nos mères, au premier printemps de leur existence qui était honorable et gracieuse.

OEIL
Voilà comment l’heure comprend l’heure, l’amiral sa flotte de paroles. Hiver enfant la paume de ma main.

BOUCHE (entre)
J’ai gagné beaucoup d’argent.

NEZ
Merci pas mal.

BOUCHE
Je nage dans le bassin j’ai des colliers de poissons rouges.

COU
Merci pas mal.

BOUCHE
J’ai une coiffure à l’américaine

NEZ
Merci pas mal.

OEIL
Oui j’ai déjà vu ça à New-York.

COU
Merci pas mal.

BOUCHE
Je ne comprends rien aux bruits de la prochaine guerre.

COU
Merci pas mal.

BOUCHE
Et je maigris tous les jours.

NEZ
Merci pas mal.

BOUCHE
Un jeune homme m’a suivi dans la rue à bicyclette.

COU
Merci pas mal.

BOUCHE
Je m’embarque lundi prochain.

NEZ
Merci pas mal.

OEIL
Clitemnestre le vent souffle. Le vent souffle. Sur les quais aux grelots garnis. Tournez le dos coupez le vent. Vos yeux sont des cailloux car ils ne voient que la pluie et le froid. Clitemnestre. Avez-vous senti les horreurs de la guerre ? Savez-vous glisser sur la douceur de mon langage ? Ne respirez-vous pas le même air que moi ? Ne parlez-vous pas la même langue ? Dans quel métal incalculable sont incrustés vos doigts de malheur ? Quelle musique filtrée par que rideau mystérieux empêche mes paroles de pénétrer dans la cire de votre cerveau ? Certes, la pierre vous ronge et les os vous frappent les muscles, mais jamais le langage découpé en tranches de chance ne déclenchera en vous le ruisseau employant les moyens blancs.

BOUCHE (sort)

OREILLE
Vous connaissez les calendriers d’oiseaux ?

OEIL
Comment ?

OREILLE
635 oiseaux - tous les jours un oiseau s’en va - toutes les heure une plume tombe - toutes les deux heures on écrit un poème - on le découpe avec les ciseaux.

NEZ
J’ai déjà vu ça à New-York.

OEIL
Quel philosophe. Quel poète. Je n’aime pas la poésie.

OREILLE
Mais alors vous aimez les boissons fraîches ? Ou les paysages ondulé comme les chevelures des danseuses ? Ou bien les villes antiques ? Ou les sciences occultes ?

OEIL
Je connais tout ça.

NEZ
Un peu plus de vie, là-bas sur la scène.

SOURCIL
Tambour gris pour la fleur de ton poumon.

OREILLE
Mon poumon est en poumons et non en carton si vous voulez savoir.

OEIL
Mais, Mademoiselle.

OREILLE
Je vous en prie, Monsieur.

OEIL
Pâques vertébrés en cages militaires la peinture ne m’intéresse pas beaucoup. J’aime les paysages sourds et larges galops.

NEZ
Elles et charmante votre pièce mais on n’y comprend rien.

SOURCIL
Il n’y a rein à comprendre tout est facile à faire et à a prendre. Goulot de pensée d’où sortira le fouet. Le fouet sera un myosotis. Le mysosotis un encrier vivant. L’encrier habillera la poupée.

OREILLE
Elle est charmante votre fille.

OEIL
Vous êtes bien aimable.

OREILLE
Vous vous intéressez aux sports ?

OEIL
Oui ce moyen de communication est assez pratique.

OREILLE
Vous savez j’ai un garage.

OEIL
Merci bien.

OREILLE
C’est le printemps le printemps…

NEZ
Je vous dis qu’il a 2 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 3 mètres.

NEZ
Je vous dis qu’il a 4 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 5 mètres.

NEZ
Je vous dis qu’il a 6 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 7 mètres.

NEZ
Je vous dis qu’il a 8 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 9 mètres.

NEZ
Je vous dis qu’il a 10 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 11 mètres.

NEZ
Je vous dis qu’il a 12 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 13 mètres.

NEZ
Je vous dis qu’il a 14 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 15 mètres.

NEZ
Je vous dis qu’il a 16 mètres.

COU
Merci merci très bien.

OEIL
Amour - sport ou réquisitoire
sommaire des BOTTINS d’amour - amour
accumulé par les siècles des poids et des nombres
avec ses seins de cuir et de cristal
dieu est un tic nerveux des dunes inexactes
nerveux et agile feuillette les pays et les poches des spectateurs
la coiffure de mort jetée au fléau
au dehors neuf
amitié à tort juxtaposée en délicatesse.

NEZ
Je vous dis que l’amour a 17 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 18 mètres.

NEZ
Je vous qu’il a 19 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 20 mètres.

NEZ
Je vous qu’il a 21 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 22 mètres.

NEZ
Je vous qu’il a 23 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 24 mètres.

NEZ
Je vous qu’il a 25 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 26 mètres.

NEZ
Je vous qu’il a 27 mètres.

COU
Je vous dis qu’il a 28 mètres.

NEZ
Je vous qu’il a 29 mètres.

OREILLE
Vous avez une très jolie tête
vous devriez en faire une sculpture
vous devriez donner une grande fête
pour comprendre et aimer la nature
et enfoncer dans la sculpture des fourchettes
les herbes de ventilateurs flattent les beau jours.

SOURCIL
Au feu ! Au feu !
Je crois que Clitemnestre brûle.

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