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Organisme, chaos
poezie [ ]

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de [Rahel_Khalfi ]

2004-12-23  | [Acest text ar trebui citit în francais]    |  Înscris în bibliotecă de marlena braester



La mer les rochers les mouettes –
En un éclair je sentis comment nous tous
Sommes un seul organisme
La mer la femme qui mange un kébab
A la table en face
De moi
Ou ce que j’essaie en vain de fixer
Comme étant moi
Dans le remous de la mer intérieure
La grande tasse de café chaud qui fait la cour à mon âme
Comme un petit Satan

Et surtout la mer la mer

Donc en un éclair je sentis
Mais sur le champ
J’oubliai
Ce que j’ai
Senti
Et la femme sévère penchée sur son assiette
Avec un zèle obscène

Les mouettes posées il y a une seconde sur les rochers
Se dispersèrent dans l’air comme un éventail
Et le temps que je mis à écrire « les mouettes »
Elles étaient déjà posées sur un autre rocher

Et la mer la mer est lointaine séparée
Grosse bête autonome
Organisme géant

La femme gloutonne lève son bras
Et le pose sur son ventre â â âhh
Quant à moi moi moi répugnant
A être du même organisme qu’elle

Et qu’en est-il de ce pan de ciel lumineux
D’où viennent de se détacher quelques nuages
Et alors ?

Ces lignes-ci
Plus déchirées encore que ces lambeaux de nuages
Elles aussi sont du chaos

Et alors ? alors ?
Suis-je moi aussi affalée au-dessus de l’assiette éphémère évanescente
Avec un zèle obscène ?

Là-bas en face par-delà la vitre une église magnifique paternelle-maternelle
Couleur moutarde avec une grille couleur turquoise

Et à l’autre en face
M’appelle la mer

Et où suis-je moi

Traduit par Shlomo Elbaz




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