les comptables m'ont rendu visite
ils m'ont questionné sur mes comptes
du début jusqu'à aujourd'hui tu restes assis ici
pour ne pas tomber dit quelqu'un en m'offrant
une paire de gants blancs un parapluie et un escalier

je n'ai pas le temps je ne suis pas d’humeur
je n'ai pas tant de mémoire pour me rappeler
j'amasse en courant des notes - croquis du hasard
une haute muraille, un banc jaune et une pendule en contemplation crédule
je n'ai pas eu le temps de choisir où m'asseoir qu'ils avaient déjà formé une file derrière

celui qui m'avait demandé de prendre place j'ai reconnu sa voix
sois à l'aise nous sommes venus t'emmener
prends avec toi la bûche le saule pleureur et la soirée

une feuille laissa tomber de sa couleur
une ombre dans l'Infini
.......................

le gong de la soirée frappe d’un coup le souvenir

un goooooooooooooooooong loooooooooong
siiiiiiiiiiileeeeeeeeeeeeeence
et de nouveau goooooooooooooooonggggg
le rideau se replie dans la pensée sur une phrase en cherchant dans l'obscurité le premier raaaaaayon…

le va-et-vient commença à bouger un souffle lent et continu de la respiration du géant
il arrêta le sens dans ce point-là comme un vent chaud
et retourna à l'intérieur où rien
n'était plus comme il s'attendait à le trouver

dans le frémissement des échos et le sifflement de ce iiiiiiiiiiiiiii-là… comme une ombre fraîche et lumineuse dans un archipel deviné d’après la forme des courants marins et des nuages au lever du soleil

l'eau s'est bien mouillée
sur mon escalier l'automne est arrivé
accompagnée de la bûche visitée par des pêcheurs et vagabonds
on voit aussi le conteur et un tapis de feuilles et le hérisson
pour ici et maintenant un nuage de pluie et de fumée avec une trace d'écho
un long tonnerre naît d'un cri sur le perron avec un pion

sur la falaise de la petite moitié
dans l'archive du passé la chanson du sourd
un coup frappé à la porte joué par un violoncelle une trompette et un piano
un mur blanc vêtu de lierre et des pigeons bleus sur un coffre de dot
une maison avec des fenêtres ouvertes vers la plage des orbites comblées par la soirée
avec la mer en direction du début de la digue des bancs jaunes colonnades et arcades

une coupure et une rature jouaient aux échecs sur l'herbe
avec un cheval un pion et un fou pour une tour

voilà la chute d'une plume
prends-y un point comme cible
donne à l'archer le silence et la force
de te mentir… le reste s'arrêta à la 5-ème pensée
je rêvais de moi-même dit en riant l'étranger
tu as rêvé du diable répliqua insolemment l'imberbe
au 22 tu trouveras ce que tu n'as pas et que je ne savais non plus
l'hypoténuse droite en parenthèse
le ventre en nœud de pierre
à l'ombre d'une pyramide

un été blanc sous la diagonale
dans un wagon de craie
une montagne de chaux vive






Constanta, le 28 septembre 2008
(le Dimanche de la Pêche prodigieuse)



d'après "al 5-lea gând" (socotitorii), de Ioan-Mircea Popovici